Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gouverneur de Pondichéry, son ami particulier. On ignore comment il s’était procuré ces lumières dans un si grand éloignement. Mais à la nouvelle du premier mouvement des Marattes, le gouverneur français avait pris toutes les mesures de la prudence pour se mettre à couvert. L’enceinte de la ville n’étant point encore achevée du côté de la mer, il avait fait élever une forte muraille pour fermer l’intervalle de quarante à cinquante toises qui sont entre les maisons et le rivage. Il avait rétabli les anciennes fortifications ; il en avait construit de nouvelles. La place avait été fournie de vivres et de munitions de guerre. Enfin, lorsque les Marattes étaient entrés dans la province, il avait fait prendre les armes non-seulement à la garnison, mais encore à tous les habitans de la ville qui étaient en état de les porter. Les postes avaient été distribués ; et ces préparatifs n’avaient pas peu contribué à attirer à lui tous les habitans des lieux voisins, qui l’avaient regardé comme leur défenseur après la bataille de Canamay.

L’événement justifia ces précautions. Après avoir pris possession d’Arcate, le vainqueur menaça d’attaquer Pondichéry avec toutes ses forces, si les Français ne se hâtaient de l’apaiser par des sommes considérables. Il leur déclara ses intentions par une lettre du 20 janvier 1741, où l’adresse et la fierté étaient également employées. N’ayant reçu, disait-il, aucune réponse à plusieurs lettres qu’il avait