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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/56

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éloigné de deux cent soixante lieues vers le nord ; mais nous espérions, en suivant la côte, nous emparer d’un vaisseau plus commode et plus grand que le nôtre ; ou, si la fortune s’obstinait à nous maltraiter, Liampo nous offrait une ressource dans quelqu’un des navires portugais qui s’y rassemblaient dans cette saison. Le lendemain nous découvrîmes une petite île nommé Quintoo, où nous enlevâmes, dans une barque de pêcheurs, quantité de poissons frais, et huit hommes pour le service de notre lantée. De là nous étant avancés vers la rivière de Camboy, Faria, qui se défiait de notre lantée pour un long voyage, résolut de se saisir d’une petite jonque qu’il vit seule à l’ancre. Ce dessein ne lui coûta que la peine d’y passer avec vingt hommes, qui trouvèrent sept ou huit matelots endormis ; il leur fit lier les mains, avec menace de les tuer, s’ils jetaient le moindre cri ; et sortant de la rivière, il conduisit sa prise à Poulo-Quirim, qui n’est qu’à neuf lieues de Tchamoy. Trois jours après il se rendit à Lutchitai, dont on lui avait vanté l’air pour le rétablissement de ses malades, et les commodités pour calfater les deux bâtimens : quinze jours ayant suffi pour l’exécution de ses vues, il gouverna vers Liampo.

» Le vent et les marées semblaient s’accorder en sa faveur, lorsqu’il rencontra une jonque de Patane, commandée par un Chinois, nommé Quiay-Panjam, si dévoué à la nation