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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/58

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offrit de l’accompagner dans toutes ses entreprises, avec cent hommes qu’il avait dans sa jonque, quinze pièces d’artillerie, et les trente Portugais qui s’étaient attachés à son service, sans autre condition que d’entrer en partage du butin pour un tiers. Cette offre fut acceptée ; Faria ne fit pas difficulté de s’engager par une promesse de sa main, qu’il confirma sur les saints Évangiles, et qui fut signée par les principaux Portugais en qualité de témoins.

» Aussitôt les deux chefs prirent la résolution d’entrer dans la rivière d’Anay, dont ils n’étaient éloignés que de cinq lieues, pour s’y pourvoir de vivres et de munitions. Panjam s’était ménagé par un tribut la protection du gouverneur. De là, leur projet n’était pas moins de se rendre à Liampo ; mais Faria se procura près d’Anay une partie des avantages qu’il s’était proposés dans cette route, en s’attachant par ses promesses trente-six soldats qui prirent confiance à sa fortune. Ils remirent à la voile malgré le vent contraire qu’ils eurent à combattre pendant cinq jours. Le sixième au soir, ils rencontrèrent une barque de pêcheurs, dans laquelle ils furent extrêmement surpris de trouver huit Portugais, tous fort blessés et dans le plus triste état. Faria les fit passer sur son bord, où, se jetant à ses pieds, ils lui racontèrent qu’ils étaient partis de Liampo depuis dix-sept jours pour se rendre à Malacca ; que, s’étant avancés jus-