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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/11

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cher, et qu’il était résolu d’en jouir lui-même, si le juge voulait approuver ses intentions par écrit. Cet exposé lui fit obtenir une déclaration favorable, qu’il fit voir à sa fille : mais ne tirant aucun fruit de son autorité ni de la permission du juge, il la viola. Mahomet Begheram, informé de son crime, lui fit trancher la tête, et permit que de ses biens on lui bâtît ce monument, qui rend témoignage du crime et de la punition.

C’est à peu de distance d’Amedabad que commencent à s’élever les effroyables montagnes de Marva, qui s’étendent plus de soixante-dix lieues vers Agra, et plus de cent vers Oughen, domaine de Rana, prince qu’on croyait descendu en ligne directe du célèbre Porus. C’est là qu’est situé le château de Gourkhetto, que sa situation dans ces lieux inaccessibles a fait passer long-temps pour imprenable, et que le grand-mogol n’a pas eu peu de peine à subjuguer. La montagne qui est entre Amedabad et Trappé est le séjour d’un autre radja, que les bois et les déserts ont conservé jusqu’à présent dans l’indépendance. Le radja d’Ider est vassal de l’empire ; mais sa situation lui donnant les mêmes avantages, il se dispense souvent d’obéir aux ordres du Mogol.

Un des plus beaux jardins d’Amedabad est celui qui porte le nom de Schahbag, ou jardin du roi. Il est situé dans le faubourg de Begampour, et fermé d’une grande muraille. On n’en admire pas moins l’édifice, dont les fossés sont