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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/185

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mort, on aurait vu tout l’empire en désordre et les boutiques fermées dans la ville.

Pendant qu’il était occupé dans cette salle, on n’en faisait pas moins passer devant lui la plupart des mêmes choses qu’il prenait plaisir à voir dans l’amkas, avec cette différence que, la cour étant plus petite, et l’assemblée se tenant au soir, on n’y faisait point la revue de la cavalerie ; mais, pour y suppléer, les mansebdars de garde venaient passer devant l’empereur avec beaucoup de cérémonie. Ils étaient précédés du kours, c’est-à-dire de diverses figures d’argent, portées sur le bout de plusieurs gros bâtons d’argent fort bien travaillés. Deux représentent de grands poissons ; deux autres un animal fantastique d’horrible figure, que les Mogols nomment eicdeha ; d’autres deux lions ; d’autres deux mains ; d’autres des balances, et quantité de figures aussi mystérieuses. Cette procession était mêlée de plusieurs gouzeherdars, ou porte-massues, gens de bonne mine, dont l’emploi consiste à faire régner l’ordre dans les assemblées.

Joignons à cet article une peinture de l’amkas, tel que le même voyageur eut la curiosité de le voir dans l’une des principales fêtes de l’année, qui était en même temps celle d’une réjouissance extraordinaire pour le succès des armes de l’empire. On ne s’arrête à cette description que pour mettre un lecteur attentif en état de la comparer avec celle de Tavernier et de Rhoé.