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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/199

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hométans, pour y faire sa prière. Avant qu’il sorte du palais, les rues par lesquelles il doit passer ne manquent pas d’être arrosées pour diminuer la chaleur et la poussière. Deux ou trois cents mousquetaires sont en haie pour l’attendre, et d’autres en même nombre bordent les deux côtés d’une grande rue qui aboutit à la mosquée. Leurs mousquets sont petits, bien travaillés, et revêtus d’un fourreau d’écarlate, avec une petite banderole par-dessus. Cinq ou six cavaliers bien montés doivent aussi se tenir prêts à la porte, et courir bien loin devant lui, dans la crainte d’élever de la poussière en écartant le peuple. Après ces préparatifs, le monarque sort du palais, monté sur un éléphant richement équipé, et sous un dais peint et doré, ou dans un trône éclatant d’or et d’azur, sur un brancard couvert d’écarlate ou de drap d’or, que huit hommes choisis et bien vêtus portent sur leurs épaules. Il est suivi d’une troupe d’omhras, dont quelques-uns sont à cheval, et d’autres en palekis. Cette marche avait aux yeux de Bernier un air de grandeur qu’il trouvait digne de la majesté impériale.

Les revenus des mosquées sont médiocres. Ce qu’elles ont d’assuré consiste dans le loyer des maisons qui les environnent. Le reste vient des présens qu’on leur fait, ou des dispositions testamentaires. Les mollahs n’ont pas de revenus fixes : ils ne vivent que des libéralités volontaires des fidèles, avec le logement pour eux et leur famille dans les maisons qui