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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/207

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commodités qu’elle désire. D’ailleurs les grands et toutes les personnes riches entretiennent un grand train d’officiers, de gardes, d’eunuques, de valets, d’esclaves, et ne sont pas moins attentifs à se faire bien servir au dedans qu’à se distinguer au dehors par l’éclat de leur cortége. Chaque domestique est borné à son emploi. Les eunuques gardent les femmes avec des soins qui ne leur laissent pas d’autre attention. On voit au service des principaux seigneurs une espèce de coureurs qui portent deux sonnettes sur la poitrine, pour être excités par le bruit à courir plus vite, et qui font régulièrement quatorze ou quinze lieues en vingt-quatre heures. On y voit des coupeurs de bois, des charretiers et des chameliers pour la provision d’eau, des porteurs de palanquins, et d’autres sortes de valets pour divers usages.

Entre plusieurs sortes de voitures, quelques-uns ont des carrosses à l’indienne qui sont tirés par des bœufs ; mais les plus communes sont diverses sortes de palanquins, dont la plupart sont si commodes, qu’on y peut mettre un petit lit avec son pavillon, ou des rideaux qui se retroussent comme ceux de nos lits d’ange. Une longue pièce de bambou courbée avec art passe d’un bout à l’autre de cette litière, et soutient toute la machine dans une situation si ferme, qu’on n’y reçoit jamais de mouvement incommode. On y est assis ou couché, on y mange et l’on y boit dans le cours des plus longs voyages ; on y peut même avoir avec