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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/210

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Ils les fiancent dès l’âge de six à huit ans : mais le mariage ne se consomme qu’à l’âge indiqué par la nature, ou suivant l’ordre du père et de la mère. Aussitôt que la fille reçoit cette liberté, on la mène avec beaucoup de cérémonie au Gange, ou sur le bord de quelque autre rivière. On la couvre de fleurs rares et de parfums. Les réjouissances sont proportionnées au rang ou à la fortune. Dans les propositions de mariage, une famille négocie long-temps. Après la conclusion, l’homme riche monte à cheval pendant quelques soirées. On lui porte sur la tête plusieurs parasols. Il est accompagné de ses amis, et d’une suite nombreuse de ses propres domestiques. Ce cortége est environné d’une multitude d’instrumens, dont la marche s’annonce par un grand bruit. On voit parmi eux des danseurs, et tout ce qui peut servir à donner plus d’éclat à la fête. Une foule de peuple suit ordinairement cette cavalcade. On passe dans toutes les grandes rues ; on prend le plus long chemin. En arrivant chez la jeune femme, le marié se place sur un tapis où ses parens le conduisent. Un mollah tire son livre, et prononce hautement les formules de religion, sous les yeux d’un magistrat qui sert de témoin. Le marié jure devant les spectateurs que s’il répudie sa femme, il restituera la dot qu’il a reçue ; après quoi le prêtre achève et leur donne sa bénédiction.

Le festin nuptial n’est ordinairement composé que de bétel ou d’autres mets délicats :