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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/217

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ne les charge de fausses accusations, ou que, sous quelque prétexte, on ne confisque leurs biens. Le peuple de cette secte est composé de toutes sortes d’artisans qui vivent du travail de leurs mains, mais surtout d’un grand nombre de tisserands dont les villes et les champs sont remplis. Les plus fines toiles et les plus belles étoffes des Indes viennent de leurs manufactures. Ils fabriquent des tapis, des couvertures, des courtes-pointes, et toutes sortes d’ouvrages de coton ou de soie, avec la même industrie dans les deux sexes, et la même ardeur pour le travail.

Les riches banians sont vêtus à peu près comme les Maures ; mais la plupart ne portent que des étoffes blanches depuis la tête jusqu’aux pieds. Leurs robes sont d’une fine toile de coton, dont ils se font aussi des turbans. C’est par cette partie néanmoins qu’on les distingue ; car leurs turbans sont moins grands que ceux des Maures. On les reconnaît aussi à leurs hauts-de-chausses, qui sont plus courts ; d’ailleurs ils ne se font point raser la tête, quoiqu’ils ne portent pas les cheveux fort longs. Leur usage est aussi de se faire tous les jours une marque jaune au front, de la largeur d’un doigt, avec un mélange d’eau et de bois de sandal, dans lequel ils broient quatre ou cinq grains de riz. C’est de leurs bramines qu’ils reçoivent cette marque, après avoir fait leurs dévotions dans quelques pagodes.

Leurs femmes ne se couvrent point le visage