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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/228

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ont eu de plaisir sur la terre. Un autre de leurs plus saints usages est de faire présenter à leur enfant, aussitôt qu’elles sont accouchées, une écritoire, du papier et des plumes ; si c’est un garçon, elles y font ajouter un arc ; le premier de ces deux signes est pour engager Bouffinna à graver la loi dans l’esprit de l’enfant, et l’autre lui promet sa fortune à la guerre, s’il embrasse cette profession à l’exemple des rasbouts.

La troisième secte, qui est celle des bisnaos, s’abstient, comme les deux précédentes, de manger tout ce qui a l’apparence de vie. Elle impose aussi des jeûnes ; ses temples portent le nom particulier d’agoges. La principale dévotion des bisnaos consiste à chanter des hymnes à l’honneur de leur dieu, qu’ils appellent Ram-ram. Leur chant est accompagné de danses, de tambours, de flageolets, de bassins de cuivre, et d’autres instrumens, dont ils jouent devant leurs idoles. Ils représentent Ram-ram et sa femme sous différentes formes ; ils les parent de chaînes d’or, de colliers de perles et d’autres ornemens précieux. Leurs dogmes sont à peu près les mêmes que ceux des samaraths, avec cette différence que leur dieu n’a point de lieutenans, et qu’il agit par lui-même. Ils se nourrissent de légumes, de beurre et de lait, avec ce qu’ils nomment l’atsenia, qui est une composition de gingembre, de mangues, de citrons, d’ail et de graine de moutarde confite au sel ; ce sont leurs femmes ou leurs prêtres qui font