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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/246

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ils sont obligés de quitter leurs habits, de se nettoyer le corps, et de faire une pénitence de neuf jours, pendant lesquels leurs femmes et leurs enfans n’osent approcher d’eux. Ils croient particulièrement que ceux dont les os tombent par malheur dans l’eau sont condamnés sans ressource aux punitions de l’autre vie. Leur loi défend de manger les animaux ; mais cette défense n’est pas si sévère, que, dans la nécessité, ils ne mangent de la chair de mouton, de chèvre et de cerf, de la volaille et du poisson. Cependant ils s’interdisent si rigoureusement la chair de bœuf et de vache, qu’on leur entend dire qu’ils aimeraient mieux manger leur père et leur mère. Quoique le terry ou le vin de palmier leur soit permis, il leur est défendu de boire de l’eau-de-vie, et surtout de s’enivrer. L’ivrognerie est un si grand crime dans leur secte, qu’il ne peut être expié que par une longue et rude pénitence, et ceux qui refusent de s’y soumettre sont bannis de leur communion.

La taille des parsis n’est pas des plus hautes ; mais ils ont le teint plus clair que les autres Indiens, et leurs femmes sont incomparablement plus blanches et plus belles que celles des mahométans. Les hommes ont la barbe longue, et se la coupent en rond. Les uns se font couper les cheveux, et les autres les laissent croître. Ceux qui se les font couper gardent au sommet de la tête une tresse de la grosseur d’un pouce.