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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/250

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Les Mogols aiment avec passion le jeu des échecs, et celui d’une espèce de cartes qui les expose quelquefois à la perte de leur fortune. La musique, quoique mal exécutée par leurs instrumens, est un goût commun à tous les états. Ils ne se ressemblent pas moins, par la confiance qu’ils ont à l’astrologie. Un Mogol n’entreprend point d’affaires importantes sans avoir consulté le minatzim ou l’astrologue.

Outre les ouvrages de religion et leurs propres traités de philosophie, ils ont ceux d’Aristote, traduits en arabe, qu’ils nomment Aplis. Ils ont aussi quelques traités d’Avicène, qu’ils respectent beaucoup, parce qu’il était natif de Samarcande, sous la domination de Tamerlan. Leur manière d’écrire n’est pas sans force et sans éloquence. Ils conservent dans leurs archives tout ce qui arrive de remarquable à la cour et dans les provinces ; et la plupart de ceux qui travaillent aux affaires laissent des mémoires qui pourraient servir à composer une bonne histoire de l’empire. Leur langue, quoique distinguée en plusieurs dialectes, n’est pas difficile pour les étrangers ; ils écrivent de la droite à la gauche. Entre les personnes de distinction, il y en a peu qui ne parlent la langue persane, et même l’arabe.

Leurs maladies les plus communes sont la dysenterie et la fièvre chaude ; ils ne manquent point de médecins ; mais ils n’ont pas d’autres chirurgiens que les barbiers, qui sont