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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/286

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autour de l’armée, de distance en distance, des gardes régulières qui entretiennent du feu, et qui font, entendre le même cri. Le katoual, qui est comme le grand-prevôt, envoie pendant toute la nuit, dans l’intérieur du camp, des troupes dont il est le chef, qui parcourent les bazars en criant et sonnant de la trompette ; ce qui n’empêche pas qu’il n’arrive toujours quelque désordre.

L’empereur Aureng-Zeb se faisait porter, pendant sa marche, sur les épaules de huit hommes, dans un tactravan, qui est une espèce de trône où il était assis. Cette voiture, que Bernier appelle un trône de campagne, est un magnifique tabernacle peint et doré, qui se ferme avec des vitres. Les quatre branches du brancard étaient couvertes d’écarlate ou de brocart, avec des grandes franges d’or et de soie, et chaque branche était soutenue par deux porteurs très-robustes richement vêtus, que d’autres suivaient pour les relayer. Aureng-Zeb montait quelquefois à cheval, surtout lorsque le jour était beau pour la chasse ; il montait aussi quelquefois sur un éléphant, en mickdember ou en hauze. C’est la monture la plus superbe et la plus éclatante ; car l’éléphant impérial est toujours couvert d’un magnifique harnois. Le mickdember est une petite tour carrée, dont la peinture et la dorure font tout l’ornement. Le hauze est un siége ovale, avec un dais à piliers. Dans ces diverses marches, l’empereur était toujours