Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lards. De toutes ces montagnes, il sort de toutes parts une infinité de sources et de ruisseaux que les habitans ont l’art de distribuer dans leurs champs de riz, et de conduire même par de grandes levées de terre sur leurs petites collines. Ces belles eaux, après avoir formé une multitude d’autres ruisseaux et d’agréables cascades, se rassemblent enfin et composent une rivière de la grandeur de la Seine, qui tourne doucement autour du royaume, traverse la ville capitale, et va trouver sa sortie à Baramoulé, entre deux rochers escarpés, pour se jeter au delà au travers des précipices, se charger, en passant, de plusieurs petites rivières qui descendent des montagnes, et se rendre vers Atock dans le fleuve Indus.

Tant de ruisseaux qui sortent des montagnes répandent dans les champs et sur les collines une fertilité admirable, qui les ferait prendre pour un grand jardin verdoyant mêlé de bourgs et de villages, dont on découvre un grand nombre entre les arbres, varié par de petites prairies, par des pièces de riz, de froment, de chanvre, de safran et de diverses sortes de légumes, et entrecoupé de canaux de toutes sortes de formes. Un Européen y reconnaît partout les plantes, les fleurs et les arbres de notre climat, des pommiers, des pruniers, des abricotiers, des noyers et des vignes chargées de leurs fruits. Les jardins particuliers sont remplis de melons, de pastèques ou melons d’eau, de chervis, de betteraves,