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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/342

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nu par des piliers fort larges et fort élevés, ou plutôt par des arbres entiers qu’on a couverts d’or. Les appartemens sont revêtus des bois les plus précieux que l’Orient fournisse, tels que le sandal rouge ou blanc, et une espèce de bois d’aigle. Au milieu du palais est une grande salle, distinguée par le nom de salle d’or, qui est effectivement revêtue d’or dans toute son étendue. On y admire un dais d’or massif, autour duquel pendent une centaine de lingots de même métal en forme de pains de sucre chacun du poids d’environ quarante livres. Il est environné de plusieurs statues d’or de la grandeur d’un homme, creuses à la vérité, mais épaisses néanmoins de deux doigts, et ornées d’une infinité de pierres précieuses, de rubis, d’émeraudes, de saphirs, de diamans d’une grosseur extraordinaire, qui leur pendent sur le front, sur la poitrine, sur les bras et à la ceinture. On voit encore au milieu de cette salle une chaise carrée de deux pieds de large, entièrement d’or, qui soutient un cabinet d’or aussi, et couvert de pierres précieuses. Ce cabinet renferme deux fameux pendans qui sont deux rubis, dont la longueur égale celle du petit doigt, et dont la base approche de la grosseur d’un œuf de poule. Ces joyaux ont causé des guerres sanglantes entre les rois du pays, non-seulement par rapport à leur valeur, mais parce que l’opinion publique accorde un droit de supériorité à celui qui les possède. Les rois d’Ara-