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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/359

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et leur rhubarbe, du corail en grains, de l’ambre jaune et du lapis en grains. D’autres, qui vont du côté de Moultan, de Lahor et d’Agra, remportent des toiles, de l’indigo, et quantité de cornaline et de cristal. Enfin ceux qui retournent par Garachepour remportent de Patna et de Daka, du corail, de l’ambre jaune, des bracelets d’écaille de tortue et d’autres coquilles de mer, avec quantité de pièces rondes et carrées de la grandeur de nos jetons, qui sont aussi d’écaille de tortue et de coquille. L’auteur vit à Patna quatre Arméniens qui, ayant déjà fait un voyage au royaume de Boutan, venaient de Dantzick, où ils avaient fait faire un grand nombre de figures d’ambre jaune qui représentaient toutes sortes d’animaux et de monstres. Ils allaient les porter au roi de Boutan pour augmenter le nombre de ses divinités. Ils dirent à Tavernier qu’ils se seraient enrichis, s’ils avaient pu faire composer une idole particulière que le prince leur avait recommandée ; c’était une figure monstrueuse, qui devait avoir six cornes, quatre oreilles et quatre bras, avec six doigts à chaque main ; mais ils n’avaient pas trouvé d’assez grosse pièce d’ambre jaune.

Le roi de Boutan, commençant à craindre que les tromperies qui se font dans le musc ne ruinassent ce commerce, d’autant plus qu’on en tire aussi du Tonquin et de la Cochinchine, où il est beaucoup plus cher, parce qu’il y est moins commun, avait ordonné depuis quelque