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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/367

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tables de la Cochinchine valent celles de l’Europe.

C’est le seul pays du monde où croisse le calembac, cet arbre renommé dont le bois est un parfum précieux, et qui d’ailleurs sert aux plus excellens usages de la médecine. L’odeur en est admirable ; le bois en poudre ou en teinture fortifie le cœur contre toutes sortes de venins ; il se vend au poids de l’or.

De Rhodes assure, contre le témoignage de plusieurs autres voyageurs, que c’est aussi dans la seule Cochinchine que se trouvent ces petits nids d’oiseaux qui servent d’assaisonnement aux potages et aux viandes. On pourrait croire, pour concilier les récits, qu’il parle d’une espèce particulière. Ils ont, dit-il, la blancheur de la neige : on les trouve dans certains rochers de cette mer, vis-à-vis des terres où croissent les calembacs, et l’on n’en voit point autre part ; c’est ce qui le porte à croire que les oiseaux qui font ces nids vont sucer ces arbres, et que de ce sucre, mêlé peut-être avec l’écume de la mer, ils composent un ouvrage si blanc et de si bon goût. Cependant ils demandent d’être cuits avec de la chair ou du poisson ; et de Rhodes assure qu’ils ne peuvent être mangés seuls.

La Cochinchine produit des arbres qui portent pour fruits de gros sacs remplis de châtaignes. On doit regretter que le père de Rhodes n’en rapporte pas le nom, et qu’il n’en explique pas mieux la forme. « Un seul de ces sacs fait la charge d’un homme ; aussi la Pro-