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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/75

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ordres et les firmans de son père, s’était saisi des présens de la compagnie : on lui avait représenté inutilement qu’ils étaient pour l’empereur. Il s’était hâté de lui écrire qu’il avait fait arrêter quelques marchandises qui appartenaient aux Anglais ; et, sans parler des présens, il lui avait demandé la permission d’ouvrir les caisses, et d’acheter ce qui conviendrait à son usage ; mais les facteurs qui étaient chargés de ce dépôt, refusant de consentir à l’ouverture des caisses, du moins sans l’ordre de l’ambassadeur, il employait toutes sortes de mauvais traitemens pour les forcer à cette complaisance. C’était un droit qu’il s’attribuait de voir, avant l’empereur son père, tous les présens et toutes les marchandises, pour se donner la liberté de choisir le premier.

Rhoé, fort offensé de cette violence, prit d’abord la résolution de porter ses plaintes à l’empereur par la bouche d’Asaph-Kan, parce que ce seigneur aurait pris pour une injure qu’il eût employé d’autres voies. Cependant l’expérience lui ayant appris à s’en défier, il se réduisit à le prier de lui procurer une audience au gouzalkan. Ensuite les objections augmentant sa défiance, il se détermina, par le conseil de son interprète, à prendre l’occasion du retour de l’empereur pour lui parler en chemin. Il se rendit à cheval, dans un lieu où ce monarque devait passer ; et, l’ayant rencontré sur un éléphant, il mit pied à terre pour se présenter à lui. L’empereur