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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/79

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les intérêts de son fils, il m’assura que ce prince me restituerait ce qu’il m’avait pris, et qu’il satisferait les facteurs pour les marchandises qu’il leur avait enlevées. Comme je demeurais en silence, il me pressa de lui déclarer ce que je pensais de son discours. Je lui répondis que j’étais charmé de voir sa majesté si contente. Il tourna ses yeux sur un ministre anglais, nommé Terry, dont je m’étais fait accompagner. « Padre, lui dit-il, cette maison est à vous ; vous devez vous fier à moi. L’entrée vous sera libre lorsque vous aurez quelque demande à me faire, et je vous accorderai toutes les grâces que vous pouvez désirer. »

» Après ces flatteuses promesses, il reprit avec moi le ton le plus familier, mais avec une adresse que je n’ai connue qu’en Asie. Il se mit à faire le dénombrement de tout ce qu’il m’avait fait enlever, en commençant par les dogues, les coussins, le verre à jour et par un bel étui de chirurgie. « Ces trois choses, me dit-il, vous ne voulez pas que je vous les rende, car je suis bien aise de les garder. Il faut obéir à votre majesté, lui répondis-je. Pour les verres de ces deux caisses, reprit-il, ils sont fort communs : à qui les destiniez-vous ? Je lui dis que l’une des deux caisses était pour sa majesté, et l’autre pour la princesse Nohormal. Hé bien ! me dit-il, je n’en retiendrai qu’une ? Et ces chapeaux, ajouta-t-il, pour qui sont-ils ? ils plaisent fort à mes femmes. Je répondis qu’il y en avait trois pour sa ma-