Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ont en abondance, sans oser toucher à rien qui ait eu vie, de peur de manger leurs parens ; qu’à l’égard des présens que le roi de Siam avait envoyés à sa majesté, Constance avait épuisé l’épargne et fait des dépenses qu’il ne lui serait pas aisé de réparer ; que le royaume de Siam, qui forme presqu’une péninsule, pouvait être un entrepôt fort commode pour faciliter le commerce des Indes, étant baigné par deux mers qui lui ouvrent la communication avec divers pays, tant à l’orient qu’à l’occident ; que les marchandises de ces nations étaient transportées chaque année à Siam, comme une espèce de marché où les Siamois faisaient quelque profit en débitant leurs denrées ; que le principal revenu du roi consistait dans le commerce, qu’il faisait presque tout entier dans son royaume, où l’on ne trouve que du riz, de l’arec, peu d’étain, quelques éléphans, et quelques peaux de bêtes fauves dont le pays est rempli ; que les Siamois, qui vont presque nu, un morceau de toile de coton leur ceignant seulement les reins, n’ont aucune sorte de manufactures, si ce n’est de quelques mousselines, dont les mandarins seuls ont le droit de se faire comme une espèce de chemisette qu’ils mettent aux jours de cérémonie ; que, lorsqu’un mandarin est parvenu par son adresse à amasser une petite somme d’argent, il faut qu’il la tienne bien cachée, sans quoi le prince la lui ferait enlever ; que personne ne possédant de biens-fonds, qui