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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/143

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du chevalier de Forbin contre des Macassars pendant qu’il commandait à Bancok. Ce récit servira à faire connaître davantage ces peuples singuliers et redoutables, dont il a déjà été question à l’article de l’île Célèbes.

Un prince macassar, fuyant la colère du roi son frère, et suivi d’environ trois cents des siens, était venu, depuis quelques années, demander un asile au roi de Siam, qui, touché de son malheur, le reçut avec bonté, et lui assigna un quartier hors de l’enceinte de la capitale, pour s’y établir avec ceux de sa nation, près du camp des Malais, qui étaient mahométans comme eux. Mais ce prince, naturellement inquiet et ambitieux, poussa l’ingratitude jusqu’à conspirer deux fois contre son bienfaiteur, qui lui pardonna la première, mais qui fut obligé d’en faire justice à la seconde. Les Macassars avaient entraîné les Malais dans leur révolte. Leurs complots furent découverts et prévenus, et les Malais obtinrent grâce en se soumettant.

Les seuls Macassars ne purent se résoudre à cette soumission, et s’obstinèrent à périr. Leur prince fut plusieurs fois sommé de la part du roi de venir rendre raison de sa conduite ; mais il refusa constamment de le faire. Il s’excusait sur ce qu’il n’était point entré, disait-il, dans la conspiration, quoiqu’on l’en eût fort pressé ; et que s’il avait commis quelque faute, c’était de n’avoir pas découvert les auteurs d’un si pernicieux dessein ; mais que sa qualité