Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ciers et dix bas-officiers, et je m’appliquai avec tant de soin à les former, à l’aide d’un sergent français et de quelques soldats portugais qui entendaient la langue siamoise, qu’en moins de six jours ils furent en état de faire le service militaire. Comme je n’avais point de prison où je pusse retenir les Macassars, j’en fis promptement construire une, joignant la courtine sur le devant du nouveau fort, et je la fortifiai de manière qu’avec quelques soldats il aurait été aisé d’y garder une cinquantaine de prisonniers.

» Enfin la galère parut le 27 août, vingt jours après l’ordre que j’avais eu de l’arrêter, sans que pendant tout ce temps la chaîne eut été détendue, crainte de surprise. Dans le plan que je m’étais formé pour m’acquitter sûrement de ma commission, je m’étais un peu écarté des instructions de Constance ; et au lieu d’aller à bord tandis que les Macassars en seraient les maîtres, je résolus de les engager plutôt à descendre, et de les arrêter d’abord, pour travailler ensuite à l’inventaire de leurs effets. Dans cette vue, je postai des soldats en différens endroits, pour les investir dès que j’en ferais donner l’ordre. La galère ayant trouvé le passage fermé à son arrivée, le capitaine vint à terre avec sept de ses gens, qui furent conduits dans le vieux fort où je les attendais dans un grand pavillon de bambou, que j’avais fait construire sur un des bastions. À mesure qu’ils entrèrent, je leur fis civilité, et