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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/167

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trois pointes, qui s’élevaient par-dessus à la hauteur d’un demi-pied. Ces machines furent plongées dans l’eau, et appuyées avec des pieux à mesure qu’on s’approchait des ennemis, qui, venant fondre tous ensemble à leur ordinaire, sans voir où ils posaient les pieds, se trouvèrent pris pour la plupart, si bien que, ne pouvant ni avancer ni reculer, ils furent presque tous tués à coups de fusil.

» Ceux qui s’échappèrent, s’étant retranchés dans des maisons de bambous ou de bois, auxquelles on mit le feu, n’en sortirent qu’à demi brûlés, en se jetant au milieu des troupes la lance ou le cric à la main, et combattant toujours jusqu’à ce qu’ils tombassent sous les coups de leurs ennemis. Il n’y en eut pas un de ceux qui s’étaient retirés dans les maisons et dans les bâtimens qui ne mourut de cette manière. Le prince même, qui s’était caché derrière une maison, et qui avait été blessé d’un coup de mousquet à l’épaule, se voyant découvert, courut la lance à la main droit à Constance, qui lui présenta la sienne, tandis qu’un des Français de la suite du ministre lui lâcha un coup de mousqueton qui l’étendit mort à ses pieds. Enfin tous les Macassars furent tués ou pris. Vingt-deux qui s’étaient retirés dans une mosquée se rendirent sans combattre. On en saisit trente-trois autres en vie, qui étaient tous percés de coups. De la Marre ne nous apprend pas ce qu’on fit des prisonniers ; mais le chevalier de Forbin dit qu’on