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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/170

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tourner les yeux, et sans faire le moindre mouvement du corps. Un seul tourna autour de son poteau pour éviter cet animal furieux ; mais il mourut enfin avec la même constance que les autres.


CHAPITRE V.

Voyage d’Occum Chamnam, mandarin siamois.

Nous joindrons ici la relation du malheureux voyage de ce mandarin, relation dont nous sommes redevables au père Tachard. Il avait entendu vanter la singularité de ses aventures : sa curiosité lui fit désirer de les apprendre de lui-même. Il les écrivit à mesure que le mandarin les lui racontait ; et dans la suite ayant eu occasion de connaître plusieurs Portugais dignes de foi, qui avaient fait le même voyage avec lui, il trouva dans la conformité de leur témoignage une parfaite confirmation de ce récit.

Le roi de Portugal ayant envoyé au roi de Siam une célèbre ambassade pour renouveler leurs anciennes alliances, le monarque siamois se crut obligé de répondre à cette marque extraordinaire de considération en faisant partir à son tour trois grands mandarins revêtus de la qualité de ses ambassadeurs, et six autres d’un ordre inférieur, avec un assez grand