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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/198

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de la troupe portugaise ; et si nous n’en recevions aucune, après avoir consommé les rafraîchissemens, d’aller trouver volontairement les Hottentots, et de nous offrir à leur servir d’esclaves pour garder leurs troupeaux. Cette condition nous paraissait plus douce que le malheureux état où nous étions depuis si longtemps.

» Après la résolution du conseil, il nous tarda que le jour fût venu pour nous remettre en marche. Nous retournâmes sur nos pas avec tant de courage, dans le désir de revoir l’île désirée, et d’y soulager la faim qui nous devenait chaque jour plus insupportable, que nous y arrivâmes le troisième jour. Nous sentîmes des transports de joie à la vue d’un lieu si agréable. Chacun s’efforça d’y entrer le premier. Mais la diligence des plus ardens fut inutile, parce que la marée en avait fermé le passage. Cette île, à parler proprement, n’était qu’un rocher assez élevé, de figure ronde, et d’environ cent pas de circuit dans la haute mer, mais qui s’agrandissait lorsque la mer venait à se retirer, et qui se trouvait alors environné de quantité de petites roches qu’on découvrait sur le sable. Nous attendîmes impatiemment le départ de la marée, qui nous rendit enfin la liberté du passage. Chacun s’empressa de prendre des moules. Après en avoir amassé suffisamment pour la journée, nous en mangions une partie, et nous exposions l’autre au soleil, ou nous la faisions cuire