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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/213

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milieu des plus épouvantables angoisses du besoin, de la misère et du désespoir ; et c’étaient pourtant des esclaves ! L’esclavage a donc aussi quelquefois son héroïsme ! Ce n’est pas sans doute l’enthousiasme du beau et de l’honnête, qui ne peut exister que dans une âme éclairée et libre. Non ; c’est un instinct irrésistible, né de la religion et de l’habitude, transmis avec le sang dans des races esclaves ; et c’est ainsi que le cœur humain, aveuglément dirigé par ces deux puissans ressorts, peut retrouver encore une extrême énergie dans un extrême abaissement.


CHAPITRE VI.

Siam.

Le royaume de Siam est borné au nord par celui de Laos ; à l’est, par ceux de Camboge et de Keo ; au sud, par un grand golfe de son nom ; et à l’ouest, par la presqu’île de Malacca. Ses frontières s’étendent vers le nord jusque sous le 22e. degré ; et comme la rade qui termine son golfe est à peu près à 13 degrés et demi, il s’ensuit que toute cette étendue qui est peu connue des Européens, est d’environ cent soixante-dix lieues en ligne droite. Du levant au nord, le royaume est bordé par de hautes montagnes qui le séparent