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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/218

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basses et de bois, du moins celles des naturels du pays, que cette sorte d’édifices laisse exposés à toutes les incommodités d’une excessive chaleur. La plupart des rues sont arrosées de canaux étroits, qui ont fait comparer Siam à Venise, et sur lesquels on voit quantité de petits ponts de claies, la plupart très-mauvais, quelques-uns sont de briques, mais fort élevés et fort rudes.

Laloubère observe que le nom de Siam est inconnu aux Siamois. C’est un de ces noms dont les Portugais paraissent les inventeurs, et dont on a peine à découvrir l’origine. Ils l’emploient comme le nom de la nation, et non comme celui du royaume. Les Siamois se sont donné le nom de Taï, qui, dans leur langue, signifie libre, à peu près comme nos ancêtres se nommaient Francs ; et, meuang signifiant royaume en siamois, ils appellent leur pays Meuang-Taï, ou royaume des libres. La ville de Siam porte entre eux le nom de Sy-io-thi-ya. L’origine des Siamois n’est pas plus certaine que celle de leur nom. Ils affectent eux-mêmes de cacher leur histoire, qui est d’ailleurs pleine de fables, et dont les livres sont en petit nombre, parce qu’ils n’ont pas l’usage de l’imprimerie. L’année 1685, qui est celle du premier voyage de Tachard, passait parmi eux pour la 2229e. de leur ère, dont ils prennent l’époque à la mort de Sammono-Khodom, auteur de leur religion. Ils font régner leur premier roi l’an 1300 de cette ère,