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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/220

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Sans compter les Pégouans et ceux de Laos, que le voisinage peut faire regarder comme une même nation, il paraît que la liberté du commerce et les guerres de la Chine, du Japon, du Tonquin, de la Cochinchine et des autres parties de l’Asie méridionale, ont amené à Siam un grand nombre de négocians ou de fugitifs, qui ont pris le parti de s’y établir. On compte dans la capitale jusqu’à quarante nations différentes, qui habitent différens quartiers de la ville ou des faubourgs. C’est du moins à ce nombre que les Siamois les font monter : mais peut-être faut-il le regarder comme une de ces exagérations qui sont familières aux Indiens. Laloubère raconte que les députés des étrangers, qu’on appelle à Siam les quarante nations, étant venus le saluer en qualité d’envoyé de France, il ne compta que vingt-une nations différentes. Il ajoute que le pays n’en est pas plus peuplé. Les Siamois tiennent tous les ans un compte exact des hommes, des femmes et des enfans : et dans un royaume d’une si grande étendue, ils n’avaient trouvé la dernière fois, de leur propre aveu, que dix-neuf cent mille âmes. À la vérité, il n’y faut pas comprendre un grand nombre de fugitifs, qui se retirent dans les forêts pour se mettre à couvert de l’oppression des grands.

Les habitans naturels sont plutôt petits que grands ; mais ils ont le corps bien fait. La forme de leur visage, dans les hommes