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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/266

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séder les plus rares secrets. Siam, comme le reste de l’Orient, est rempli d’imposteurs et de dupes. Le roi de Siam, père de celui qui régnait à l’arrivée des Français, avait employé deux millions à la recherche de la pierre philosophale.

La musique est en honneur à Siam, mais sans méthode et sans principes. Les Siamois font des airs qu’ils ne savent pas noter. Ils n’ont ni tremblement ni cadence, non plus que les Castillans ; mais ils chantent quelquefois comme nous sans paroles ; ce qui paraît fort étrange en Castille. À la place des paroles, ils ne disent que noï , noï, comme nous ta la la la, etc. Le roi de Siam, ayant entendu, sans se montrer, plusieurs airs de violon français, n’en trouva pas le mouvement assez grave. Cependant Laloubère observe que les Siamois n’ont rien de fort grave dans leurs chants, et que, dans la marche même du roi, les airs de leurs instrumens sont assez vifs.

Ils ne connaissent pas plus que les Chinois la variété des chants pour les diverses parties, ou plutôt ils n’ont aucune diversité de parties, puisqu’ils chantent tous à l’unisson. Si l’on distingue dans quelques-uns de leurs instrumens une apparence de musique régulière, il faut supposer qu’ils les tiennent des étrangers. Les principaux sont de petits rebecs ou violons à trois cordes, qu’ils appellent tro, et des hautbois fort aigres, qu’ils nomment pi. Ils les accompagnent du son de quelques bassins