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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/273

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deur. Leur figure est celle d’un petit cylindre ou d’un rouleau fort court, tellement plié par le milieu, que ses deux bouts reviennent l’un à côté de l’autre. Leur coin, qui est double sur chaque pièce, au milieu du rouleau, ne représente rien qui soit connu des Européens, et que les Siamois mêmes aient pu expliquer à Laloubère. La proportion de cette monnaie à la nôtre est telle, que leur tical, qui ne pèse qu’un demi-écu, ne laisse pas de valoir trente-sept sous et demi. Ils n’ont pas de montre d’or ni de cuivre. L’or à Siam est une marchandise de commerce : il vaut douze fois l’argent, lorsque les deux métaux sont d’égale finesse.

La basse monnaie de Siam consiste dans les petits coquillages, que les Européens ont nommés cauris, et les Siamois bia. Un fouan, qui est la huitième partie d’un tical, vaut huit cents cauris, c’est-à-dire que sept ou huit cauris valent à peine un denier.

L’usage du pays ne permet point aux filles de converser avec les garçons : elles sont sous la garde de leurs mères, qui châtient sévèrement cette liberté ; mais la nature, plus forte que la loi, les porte souvent à s’échapper, surtout vers la fin du jour. Elles sont en état d’avoir des enfans dès l’âge de douze ans, et quelquefois plus tôt : aussi les marie-t-on fort jeunes. Quoiqu’il se trouve des filles siamoises qui dédaignent le mariage pendant toute leur vie, on n’en voit aucune qui se consacre à la vie religieuse avant la vieillesse.