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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/276

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sion appartient entièrement à la femme principale, et se divise ensuite à portions égales entre ses enfans. Les petites femmes et leurs enfans peuvent être vendus par l’héritier légitime, et ne possèdent que ce qu’ils reçoivent de lui, ou ce que le père leur a donné avant sa mort, car l’usage des testamens est ignoré à Siam. Les filles nées des petites femmes sont vendues pour devenir petites femmes comme leurs mères.

Les principales richesses des Siamois consistent en meubles. Ils achètent rarement des terres, parce qu’ils n’en peuvent acquérir la pleine propriété. Quoique la loi du pays les rende héréditaires dans les familles, et qu’elle donne aux particuliers le droit de se les vendre entre eux, un droit supérieur, qui étend le domaine du souverain sur toutes les possessions de ses sujets, assure toujours au roi le pouvoir de reprendre les terres mêmes qu’il a vendues. Comme rien n’est excepté de ce droit tyrannique, les particuliers dérobent soigneusement leurs meubles à la connaissance de leur maître. Cette raison leur fait rechercher les diamans, qui sont un meuble aisé à cacher. Quelques seigneurs siamois donnent en mourant une partie de leur bien au roi pour assurer le reste à leurs enfans.

Mais la puissance du mari est absolue dans sa famille ; elle s’étend jusqu’au droit de vendre ses enfans et ses femmes, à l’exception de la principale, qu’il peut seulement répudier. Il