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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/286

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et comme à poil, si l’on peut employer ce terme pour un animal qui n’en a point. Alors un domestique, qui est ordinairement celui qui a soin de le nourrir, se met sur son cou et lui sert de guide. Quelquefois un autre homme se place sur sa croupe.

Mais, quoique l’usage des éléphans soit si commun parmi les Siamois, leurs voyages les plus fréquens se font par eau dans des ballons. Le corps de ces barques n’est que d’un seul arbre, long quelquefois de seize à vingt toises. Deux hommes assis, les jambes croisées, l’un à côté de l’autre sur une planche qui traverse le ballon, suffisent pour en occuper toute la largeur. L’un pagaie à droite, et l’autre à gauche. Pagayer, c’est ramer avec la pagaie, espèce de rame courte qu’on tient à deux mains par le milieu et par le bout. Elle n’est point attachée au ballon ; et celui qui la manie a le visage tourné du côté vers lequel il s’avance, au lieu que nos rameurs tournent le dos à leur route. Un seul ballon contient quelquefois cent où cent vingt pagayeurs dans le même ordre, c’est-à-dire rangés deux à deux et les jambes croisées sur leurs planches ; mais les officiers subalternes ont des ballons beaucoup plus courts, et par conséquent moins de pagaies. Seize ou vingt sont le nombre ordinaire. Les pagayeurs ont des chants ou des cris mesurés, à l’aide desquels ils plongent la pagaie avec un mouvement de bras et d’épaules assez vigoureux mais facile et de bonne grâce. Le