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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/331

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mon que les pluies entraînent des montagnes.

Les Siamois ne connaissent que trois saisons : l’hiver, le petit été, et le grand été. La première, qui ne dure que deux mois, répond à nos mois de décembre et de janvier. La seconde est composée des trois suivans, et les sept autres forment le grand été. Ainsi l’hiver des Siamois arrive à peu près au même temps que le nôtre, parce qu’ils sont comme nous au nord de la ligne ; mais il est aussi chaud que notre plus grand été. Aussi, dans tout autre temps que celui de l’inondation, couvrent-ils toujours les plantes de leurs jardins contre l’ardeur du soleil, comme nous couvrons les nôtres contre le froid de la nuit ou de l’hiver. Cependant, pour les besoins du corps, la diminution du chaud leur paraît un froid assez incommode. Le petit été est leur printemps. Ils n’ont pas d’automne ; au lieu d’un seul grand été, ils en pourraient compter deux, à l’imitation des anciens qui ont parlé des Indes, puisque deux fois l’année ils ont le soleil perpendiculairement sur leur tête.

L’hiver est sec à Siam, et l’été pluvieux. Combien de fois a-ton remarqué que la zone torride serait sans doute inhabitable, si le soleil n’y entraînait toujours après lui des nuages et des pluies, et si le vent n’y soufflait sans cesse de l’un des pôles, quand le soleil est vers l’autre ! Ainsi, dans le royaume de Siam, le soleil étant pendant l’hiver au midi