Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

particuliers ; mais celle de Ngheam, qui fait la sixième, et qui touche aux frontières de la Cochinchine, est gouvernée par les descendans d’Hoan-iong, autre usurpateur qui prit aussi le titre de chova dans le temps de la révolution qui détrôna la postérité de Li, titre que ses successeurs ont conservé avec un pouvoir absolu.

Les gouverneurs des provinces ont pour second officier un mandarin lettré qui partage les soins de l’administration civile, et qui veille au maintien des lois. Chaque province a plusieurs tribunaux de justice, dont l’un est indépendant de l’autorité du gouverneur, et ressortit immédiatement du tribunal souverain de Kécho. La connaissance des affaires criminelles appartient uniquement au gouverneur. Il punit sur-le-champ tous les délits légers ; mais sa sentence pour ceux qui méritent la mort est envoyée au chova, qui doit la confirmer.

Les affaires ou les querelles des grands sont jugées dans la capitale par divers tribunaux qui tirent leurs noms et leurs dignités de leurs différentes fonctions. Ainsi l’un juge des crimes d’état ; l’autre, des meurtres ; un autre, des différens qui s’élèvent pour les terres ; un autre, de ceux qui regardent les maisons, etc. Quoique les lois chinoises aient été reçues par les Tonquinois, et qu’elles composent le droit du pays, ils ont quantité d’édits et de constitutions particulières, anciennes et modernes, qui ont encore plus de force, et qui sont ré-