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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/385

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grandeur ; ses feuilles sont ailées ; ses fruits ou baies sont réunis trois à trois ; ils s’emploient en guise de savon pour blanchir le linge ; mais pour qu’ils ne le gâtent pas, ils ont besoin d’être écrasés dans une grande quantité d’eau, parce qu’ils sont très-corrosifs : on s’en sert aussi pour endormir le poisson et le prendre ensuite avec la main.

Les tamariniers croissent dans presque toutes les parties des Indes. Ce sont des arbres d’une grandeur et d’une beauté remarquables. Le tronc est bien fait et revêtu d’une écorce brune et gercée ; les branches sont longues, et garnies d’un très-grand nombre de feuilles ailées. Il y a sur chaque feuille vingt-quatre à vingt-six folioles étroites, d’un vert luisant et un peu velues, ce qui procure un charmant ombrage, où les Indiens se mettent à couvert de l’ardeur du soleil. Les fleurs naissent aux côtés ou au sommet des branches ; leur odeur est agréable ; elles sont disposées en grappe. Le fruit est une gousse à peu près semblable à celle de nos fèves, qui paraît d’abord verte, et qui devient grise. Elle est à peu près de la longueur du doigt, aplatie, obtuse, gibbeuse, ayant une double enveloppe, l’extérieure sèche et fragile, l’intérieure membraneuse. Entre ces deux écorces se trouve une pulpe acide ; les semences sont aplaties, anguleuses, luisantes, et enveloppées d’une espèce de moelle gluante. Elle est d’un goût acide. Les Indiens et les Portugais s’en servent pour apprêter leurs