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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/409

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et accompagnée de quatre soldats qui sont payés par le marchand ; deux de chaque côté, pour tenir les bouts de deux cordes qui traversent la voiture, et qui, étant tirées avec force dans les pas difficiles, empêchent qu’elles ne versent.

La manière commune de voyager est sur des bœufs, qui tiennent lieu de chevaux. Leur allure est assez douce ; mais, lorsqu’on en achète un pour le monter, on prend garde que ses cornes n’aient plus d’un pied de hauteur, parce que, si elles étaient plus longues, il serait à craindre qu’en se débattant à la moindre piqûre de mouches, il n’en donnât dans l’estomac du cavalier. Ces animaux se laissent manier avec autant de docilité qu’un cheval, quoiqu’ils n’aient pour mors qu’une corde passée par le tendon du mufle ou des narines. Dans les terres unies et sans pierres, on ne les ferre point ; mais la crainte des cailloux et de la chaleur qui pourraient gâter la corne, oblige de les ferrer dans les lieux rudes. La nature leur a donné, dans les Indes, une grosse bosse sur le dos : elle arrête un collier de cuir de quatre doigts de largeur qu’on leur jette sur le cou pour les atteler.

Les Indiens ont aussi pour leurs voyages de petits carrosses fort légers, qui peuvent contenir deux personnes ; mais on s’y met ordinairement seul pour y être plus à l’aise, et pour avoir ses meilleures hardes avec soi. On y trouve une cave qui sert à porter les