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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/411

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Les deux bouts de la canne sont attachés aux deux extrémités du palanquin, entre deux bâtons qui la traversent en sautoir. Trois hommes à chaque bout portent le palanquin sur leurs épaules et marchent plus vite que nos porteurs de chaise. Si l’on veut faire diligence, on prend douze hommes qui se relaient, et qui font jusqu’à treize ou quatorze lieues dans un jour. Leur paie n’est que de quatre roupies par mois.

Mais, dans quelque voiture qu’on voyage aux Indes, l’usage des personnes au-dessus du commun est de se faire escorter de vingt ou trente hommes armés, les uns d’arcs et de flèches, les autres de mousquets. On ne leur donne pas plus qu’aux porteurs, et leur emploi est non-seulement de faire honneur à ceux qui les emploient, mais de veiller aussi pour leur défense. Dans les villes où on les prend, ils ont un chef qui répond de leur fidélité.

Les villages mahométans sont assez bien pourvus de poules, de pigeons, et même de grosse viande ; mais, dans les lieux qui ne sont habités que par des banians, on ne trouve que de la farine, du riz, des herbes et du laitage. Les grandes chaleurs des Indes obligeant les voyageurs qui n’y sont pas accoutumés de marcher la nuit pour se reposer le jour, ils doivent sortir au coucher du soleil, des bourgs fermés, s’ils ne veulent être exposés à de grandes difficultés de la part des commandans, qui refusent de faire ouvrir les portes plus