Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deuil approche, ils se relâchent par degrés de cette extrême rigueur.

Les tombeaux sont dans les diverses aldées, où chaque famille a quelques parens. On regarde comme le dernier malheur pour une famille qu’une personne du même sang soit privée de la sépulture. Le choix du lieu le plus favorable est un mystère qui importe beaucoup aussi au bonheur et à l’infortune des successeurs. Il demande ordinairement plusieurs années de consultation. Pendant le cours du deuil, on célèbre quatre fois l’an la fête des morts. Ces temps sont réglés aux mois de mai, de juin, de juillet et de septembre. Mais le sacrifice qui se fait à l’expiration des trois ans est le plus magnifique, et jette les Tonquinois dans une dépense qui ruine quelquefois leur fortune.

Quoique la principale religion des Tonquinois soit celle de Confucius, qu’ils ont reçue des Chinois, avec les livres qui en contiennent les principes, elle n’est point accompagnée au Tonquin d’un aussi grand nombre de cérémonies qu’à la Chine.

Les Tonquinois donnent à Confucius le nom d’Ong-Tong ; ils le regardent comme le plus sage de tous les hommes ; et, sans examiner d’où lui venait la sagesse, ils croient qu’il n’y a point de vertu et de vérité, qui ne soit fondée sur ses principes ; aussi n’obtient-on parmi eux aucun degré d’honneur et d’autorité, si l’on n’est versé dans ses écrits. Le fond de sa