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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/62

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leurs bien plus vives qu’en France ; mais le soleil en forme de merveilleuses sur les gouttes d’eau de mer que le vent emporte comme une pluie fort menue, ou comme une fine poussière, lorsque deux vagues se brisent en se choquant. Si l’on regarde ces iris d’un lieu élevé, elles paraissent renversées ; il arrive quelquefois qu’un nuage passant par-dessus, et venant se résoudre en pluie, il se forme une seconde iris dont les jambes paraissent continuées avec celles de l’iris renversée, et composent ainsi un cercle d’iris presque entier.

La mer a ses phénomènes aussi-bien que l’air ; il y paraît souvent des feux, surtout entre les tropiques, sans parler du spectacle commun de ces petites langues de feu qui s’attachent aux mâts et aux vergues à la fin des tempêtes, et que les Portugais nomment feu Saint-Elme. Les mathématiciens virent plusieurs fois pendant la nuit la mer toute couverte d’étincelles lorsqu’elle était un peu grosse et que les vagues se brisaient. On remarquait aussi une grande lueur à l’arrière du navire, particulièrement lorsque le vaisseau allait vite ; sa trace paraissait un fleuve de lumière ; et si l’on jetait quelque chose dans la mer, l’eau devenait toute brillante. Tachard trouve la cause de cette lueur dans la nature même de l’eau de mer, qui, étant remplie de cette matière dont les chimistes font la principale partie de leurs phosphores, toujours prête à s’enflammer lorsqu’elle est agitée, doit aussi, par la