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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/77

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français, où il fut bien reçu par les officiers de la compagnie. Ensuite, rendu au palais que le roi faisait préparer pour l’ambassadeur, il trouva le seigneur Constance, premier ou plutôt unique ministre du royaume, dont le mérite, quoique universellement reconnu, lui parut, dit-il, au-dessus de sa réputation.

Ce palais était une des plus belles maisons de la ville, que le ministre avait fait meubler magnifiquement. Il prit plaisir à faire voir les appartemens au père Taçhard. Entre ceux du premier étage, il y avait deux salles de plain-pied, tapissées de toile peinte très-belle et très-fine. La première était garnie de chaises de velours bleu, et l’autre de velours rouge à franges d’or. La chambre de M. l’ambassadeur était entourée d’un paravent du Japon, d’une beauté singulière ; mais rien n’avait tant d’éclat que la salle du divan. C’était une grande pièce lambrissée, séparée des autres appartemens par une grande cour, et bâtie pour prendre le frais pendant l’été. L’entrée était ornée d’un jet d’eau : le dedans offrait une estrade avec un dais et un fauteuil très-riche. Dans les enfoncemens, on découvrait les portes de deux cabinets qui donnaient sur la rivière, et qui servaient à se baigner. De toutes parts on voyait des porcelaines de toutes sortes de grandeurs, agréablement rangées dans des niches. On entre dans ces détails, parce qu’il peut paraître étonnant de trouver