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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/85

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point d’un grand nombre qui ne sont pas plus grandes que des poupées, et qui sont mêlées entre les autres.

La France, au jugement de Tachard, n’a pas d’édifice où la symétrie soit mieux observée que dans cette pagode, soit pour le corps, soit pour les accompagnemens de l’édifice. Son cloître est flanqué, des deux côtés, en dehors, de seize grandes pyramides arrondies par le haut en forme de dôme, de plus de quarante pieds de hauteur et de plus de douze en carré, disposées sur une même ligne, comme une suite de grosses colonnes, dans le milieu desquelles sont de grandes niches garnies de pagodes dorées. Ce beau spectacle arrêta si long-temps Tachard et tous les Français, qu’ils n’eurent pas le temps de considérer plusieurs autres temples qui étaient proches du premier, ou dans l’enceinte des mêmes murs. On juge à Siam de la noblesse des familles par le nombre des toits dont les maisons sont couvertes. Celle-ci en a cinq les uns sur les autres, et l’appartement du roi en a sept.

Outre le festin du roi et ceux de son ministre, il s’en faisait d’autres à l’occasion des événemens extraordinaires, où les chefs de toutes les nations de l’Europe établies à Siam, c’est-à-dire les Français, les Anglais, les Portugais et les Hollandais, étaient invités. Tachard et ses confrères étaient quelquefois obligés d’y assister. À l’une de ces réjouissances succédèrent plusieurs sortes de divertissemens. Le premier