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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/10

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mêler avec le peuple, mais on les connaît encore pour descendans du sang impérial. Les missionnaires de la même ville en eurent un pendant quelque temps à leur service, dans une maison qui avait été bâtie par un autre de ces princes. Celui-ci, ayant découvert que des Tartares le cherchaient, prit la fuite et disparut.

L’usage accorde aux princes, outre leur femme légitime, trois autres femmes, auxquelles l’empereur donne des titres, et dont les noms sont enregistrés au tribunal des princes. Leurs enfans prennent séance après ceux des femmes légitimes, et sont plus respectés que les enfans des concubines ordinaires. Les princes ont aussi deux sortes de domestiques : les uns, qui sont proprement esclaves ; les autres, Tartares ou Chinois tartarisés, que l’empereur leur accorde en plus ou moins grand nombre, suivant le degré de la dignité dont il les honore : ce sont ces derniers qui composent l’équipage du régulo, et qui s’appellent communément les gens de sa porte. Il se trouve parmi eux des mandarins considérables, des vice-rois, et même des tsong-tous, qui, sans être esclaves comme les premiers, n’en sont pas moins soumis à leur maître, et passent au service de ses enfans, lorsqu’ils héritent de la dignité de leur père. Si le prince est dégradé pendant sa vie, ou si sa dignité n’est pas conservée à ses enfans, cette sorte de domestiques passe à quelque autre prince du sang, lorsque l’empereur l’élève à la même dignité.