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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/109

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autres des figures d’oiseaux et des autres animaux : les figures humaines sont ordinairement les plus mal exécutées.

On fait de la porcelaine de toutes sortes de couleurs : il s’en trouve dont le fond est semblable à celui de nos miroirs ardens ; d’autres sont tout-à-fait rouges, avec de petits points comme nos miniatures : enfin, d’autres représentent des paysages enluminés d’or. Toutes ces espèces sont d’une beauté extraordinaire, mais extrêmement chères.

Les annales de King-té-tching racontent qu’anciennement le peuple ne se servait que de porcelaine blanche : ensuite on la peignit avec l’azur que les Chinois appellent lyao, et dont voici la préparation : on le fait calciner en l’enterrant pendant vingt-quatre heures dans le sable du fourneau, avant qu’il soit échauffé ; on l’enferme pour cela dans une caisse de porcelaine bien lutée : puis on le réduit en poudre impalpable dans de grands mortiers de porcelaine, dont le fond non plus que la tête du pilon ne sont pas vernis ; on le passe au tamis ; et l’ayant mis dans un vase garni, on jette de l’eau bouillante par-dessus, on l’agite pour en ôter l’écume, et l’on transvase l’eau fort doucement : cette opération se répète deux fois, après quoi mettant le bleu dans un mortier, tandis qu’il est encore humide et comme en pâte, on le broie fort long-temps.

On assure que cet azur se trouve au fond des mines de charbon, ou dans la terre rouge, qui