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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/13

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tronomie perpétuelle de l’empereur Khang-hi. Il eut l’honneur de les présenter à sa majesté dans une assemblée générale des grands de l’empire, qui avait été convoquée à cette occasion. Ce prince reçut avec beaucoup de satisfaction le présent du père Verbiest, et le fit placer dans les archives du palais. En même temps il voulut récompenser un si grand service, et créa le père Verbiest président du tribunal des mathématiques, avec le titre de tagin, ou de grand homme, qui appartient à ette dignité, et que l’empereur étendit à toutes les personnes de son sang. Comme Verbiest n’avait personne de sa famille à la Chine, tous les autres missionnaires de son ordre passèrent pour ses frères, et furent considérés sous ce titre par les mandarins. La plupart des missionnaires firent inscrire sur la porte de leurs maisons le titre de tagin : c’est l’usage des Chinois : fiers des titres qu’ils ont obtenus, ils ne manquent point de les faire graver dans plusieurs endroits de leur demeure, et même sur les lanternes qu’on porte devant eux pendant la nuit. L’empereur conféra les mêmes honneurs aux ancêtres de Verbiest par autant de patentes qu’il y eut de personnes nommées. Pierre Verbiest, son grand-père, Paschasie de Wolff, sa grand’mère, Louis Verbiest, son père, et Anne Van-herke, sa mère, furent ainsi revêtus des premières dignités de la Chine, pendant qu’ils vivaient obscurs et pauvres dans un coin de l’Europe.