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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/32

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illustres dont l’agriculture a ressenti les bienfaits, avec les histoires qui appartiennent au même sujet. Les rues sont ornées de tapisseries ; on élève des arcs de triomphe à certaines distances ; on suspend des lanternes, et les villes sont éclairées par des illuminations.

Entre les figures on voit une vache de terre d’une si énorme grandeur, que cinquante hommes suffisent à peine pour la porter. Derrière cette vache, dont les cornes sont dorées, paraît un jeune enfant qui représente le génie de l’industrie et du travail. Il marche un pied nu et l’autre chaussé, avec une baguette à la main, dont il aiguillonne sans cesse la vache, comme pour la faire avancer. Il est suivi des laboureurs avec leurs instrumens, et après eux viennent des troupes de masques et de comédiens qui représentent diverses pièces. Cette procession se rend au palais du gouverneur, où l’on dépouille la vache de tous ses ornemens. On tire de son ventre un grand nombre d’autres petites vaches de terre, qui se distribuent à l’assemblée avec les fragmens de la grande vache qu’on brise en pièces ; ensuite le gouverneur prononce une courte harangue en l’honneur de l’agriculture, qu’il recommande comme l’une des choses les plus nécessaires à un état.

L’attention de l’empereur et des mandarins pour la culture des terres est portée si loin, que, s’il arrive à la cour des députés de la part d’un vice-roi, le monarque n’oublie ja-