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se prosterner devant leurs tablettes, et leur donner avis, comme s’ils étaient vivans, qu’elle se propose d’offrir le lendemain un grand sacrifice.

Outre ces devoirs, qui regardent l’empereur, le même tribunal prescrit à divers autres tribunaux les préparatifs qui les concernent : l’un est chargé de préparer le sacrifice ; un autre, de composer la formule que l’empereur doit répéter dans la cérémonie ; un autre, de faire dresser les tentes où l’empereur doit dîner ; un quatrième, d’assembler quarante ou cinquante laboureurs respectables par leur âge, qui doivent être présens lorsque l’empereur met la main à la charrue ; et quarante jeunes paysans pour disposer les instrumens d’agriculture, pour atteler les bœufs et préparer les grains qui doivent être semés. On choisit cinq sortes de graines, qui représentent toutes les autres. C’est du froment, du riz, des féves et deux sortes de millet.

Le jour marqué, l’empereur, en habits de cérémonie, se rend, avec toute sa cour, au lieu assigné, pour offrir au Chang-ti le sacrifice du printemps, et en obtenir l’abondance et la conservation des biens de la terre. Ce lieu est une petite élévation de terre à peu de distance au sud de la ville : elle doit avoir cinquante pieds quatre pouces de hauteur. La place qui doit être labourée par les mains impériales est à côté de ce tertre.

Aussitôt que le sacrifice est offert, l’empe-