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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/36

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du travail de ses mains ; et dans certains jours de l’année, il présente la même offrande à ses ancêtres.

Entre plusieurs beaux règlemens de l’empereur Yong-Tching, Duhalde en rapporte un qui marque une considération singulière pour l’agriculture. Ce prince, pour encourager les laboureurs, exigeait de tous les gouverneurs des villes qu’ils lui envoyassent tous les ans le nom d’un paysan de leur district, distingué par son application à cultiver la terre, par une conduite irréprochable, et par le soin d’entretenir l’union dans sa famille et la paix avec ses voisins ; enfin par son économie et son éloignement de toute dépense inutile. Sur le témoignage du gouverneur, sa majesté élevait ce sage et diligent laboureur au degré de mandarin du huitième ordre, et lui envoyait des patentes de mandarin honoraire : distinction qui le mettait en droit de porter l’habit de mandarin, de rendre visite au gouverneur de la ville, de s’asseoir en sa présence, et de prendre du thé avec lui. Il est respecté pendant le reste de sa vie. Après sa mort, on lui fait des funérailles convenables à son rang, et ses titres d’honneur sont inscrits dans la salle de ses ancêtres. Quelle doit être l’émulation des laboureurs après des exemples de cette nature ! aussi apportent-ils tous leurs soins à la culture de leurs terres. S’ils ont du temps de reste, ils vont couper du bois sur les montagnes, ils visitent les légumes de leurs jar-