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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/7

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Tartares ont détruit une quantité innombrable d’habitans ; mais la paix, qui n’a pas cessé de régner depuis, a réparé toutes ces pertes.

Duhalde réduit toutes les classes à deux ordres principaux : celui de la noblesse et celui du peuple. Le premier, dit-il, comprend les princes du sang, les mandarins et les lettrés ; le second, les laboureurs, les marchands et les artisans : c’est cette division que nous suivrons.

La noblesse n’est pas héréditaire à la Chine, quoiqu’il y ait des dignités attachées à quelques familles, et qui se donnent par l’empereur à ceux qu’il en juge dignes par leurs talens. Les enfans d’un père qui s’est élevé aux premiers postes de l’empire ont leur fortune à faire ; et s’ils sont dépourvus d’esprit, ou si leur inclination les porte au repos, ils tombent au rang du peuple, obligés souvent d’exercer les plus viles professions. Cependant un fils succède au bien de son père ; mais pour hériter de ses dignités et de sa réputation, il doit s’y être élevé par les mêmes degrés ; c’est pourquoi ils s’appliquent avec beaucoup de constance à l’étude ; et dans quelque condition qu’ils soient nés, ils sont sûrs de leur avancement, lorsqu’ils ont d’heureuses dispositions pour les lettres ; aussi voit-on naître continuellement à la Chine des fortunes considérables, non moins surprenantes que celles qui se font quelquefois parmi les ecclésiastiques d’Italie, où la plus basse