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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/84

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tenir couvertes pendant quatre ou cinq jours ; ensuite tous ces papillons, avec ceux qu’on a mis à l’écart ou qu’on a tirés morts des coques, doivent être enterrés assez profondément ; car, sans cette précaution, ils infecteraient, sans distinction, tous les animaux qui pourraient y toucher.

À l’égard des œufs, ceux qui s’attachent ensemble doivent être mis au rebut. On suspend ensuite les feuilles de papier aux solives de la loge, qui doit être alors ouverte pour y faire entrer le vent par-devant, sans pourtant que le soleil tombe sur les œufs, et le côté de la feuille sur lequel ils sont placés ne doit pas être tourné en dehors. Le feu qui échauffe la loge ne doit produire ni flamme ni fumée. Il faut prendre garde aussi qu’aucune corde de chanvre n’approche des vers ni des œufs. Lorsque les feuilles ont été suspendues plusieurs jours, on les roule sans les serrer trop, en sorte que les œufs soient en dedans. On les suspend ensuite de la même manière pour y demeurer pendant l’été et l’automne.

À la fin de décembre, ou dans le mois de janvier, lorsqu’il y a eu un mois intercalaire, on met les œufs dans de l’eau fraîche de rivière, s’il est possible, ou bien dans de l’eau où l’on a fait dissoudre un peu de sel, ayant l’œil à ce qu’elle ne se glace point, et couvrant les feuilles d’une assiette de porcelaine, afin que les feuilles ne nagent point au hasard. On les tire de l’eau deux jours après pour les suspendre de nouveau.