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Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/125

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passèrent sergents d’emblée. Un emploi d’adjudant fut créé pour Franche-Corde. Du consentement de Flèche-Perçante, Fleur-d’Ébène, autre beauté malgache, nommée cantinière.

Provisoirement elle était vêtue à la mauresque et suivait sa jeune et hardie maîtresse, qui entra dans l’église au bras du chevalier dont la figure rébarbative égayait certains jeunes seigneurs.

— Dites-nous donc, sergent, quelle est la belle dame qui mène par la main cet amour de petit garçon ?

— Parole de troupier ! répartit Jean le Paris, êtes-vous donc bouchés et cachetés comme un pli ministériel dans une bouteille de plomb ?… Est-ce à Paris que demeurent les vrais sauvages ?…

— Le sergent a raison ! fit un gamin du quartier, on voit bien que cette dame est la comtesse de Béniowski et le garçonnet M. Wenceslas.

— Gamin, si tu savais jouer du fifre, je t’enrôlerais pour Madagascar.

— Sergent, j’ai de bons commencements sur l’article des baguettes ; auriez-vous besoin d’un tambour ?

— Tout de même… Comment t’appelles-tu ? – Guy-Mauve Gobe-l’As. – Ton âge ? – Quinze ans et demi. – As-tu père ou mère ? – Ma mère est madame la rue et mon père monsieur le faubourg. – Le cas est différent !… Une heure après le mariage, barrière des Bons-Hommes de Chaillot, à la Tête-sans-Cervelle, avec ton sac et tes quilles ! Si le cœur t’en dit, assez causé !…

— Cousin, fit une jeune fille, d’une voix tendre rien ne peut donc vous retenir ?

— La place de vivandière est donnée, cousine, sans quoi, je vous emmènerais, foi de soudard !…

— Restez-nous, plutôt…